Hiver 2022. La France fait face à une crise qu’elle traverse chaque année, mais cette fois-ci de façon plus aiguë que les années précédentes, résultat de la conjonction d’une triple épidémie : bronchiolite, grippe et Covid.
Les urgences pédiatriques sont saturées, les lits d’hospitalisation conventionnelle et en soins critiques manquent, les services de néonatologie sont en difficulté, la permanence des soins devient problématique, avec pour conséquence des démissions qui s’accélèrent parmi des équipes épuisées.
En réalité, cette crise n’est que la face immergée de maux bien plus profonds qui affectent la santé globale de l’enfant aujourd’hui, tant en amont qu’en aval de l’hôpital. En dépit de réinvestissements récents, les PMI restent en difficulté et dans des situations très hétérogènes d’un territoire à l’autre ; il ne reste plus que 800 médecins scolaires en France quand naissent chaque année plus de 700 000 enfants. Partout, les pédopsychiatres sont en nombre insuffisants, comme à peu près toutes les spécialités de la santé de l’enfant. Les délais d’attente dans les CMP-Infanto-Juvéniles varient entre 6 et 12 mois, comme autant de pertes de chance pour les enfants qui en ont pourtant le plus besoin au sortir de l’après Covid. Pour les enfants des Outre-Mer, la santé constitue un facteur d’inégalité supplémentaire qui obère leur avenir, tout comme celle des enfants en grande précarité, des enfants protégés, ou des enfants en situation de handicap contraints de renoncer aux soins primaires.
Au-delà de la crise des urgences pédiatriques, et en dépit de la grande qualité et de l’investissement des professionnels et des chercheurs, c’est donc bien l’ensemble de notre système de prise en charge de la santé de l’enfant qui est confronté à des difficultés systémiques, et qu’il convient de refonder de façon urgente.
C’est l’ambition des Assises de la santé de la pédiatrie et de la santé de l’enfant

https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/assises_de_la_sante_de_l_enfant.pdf